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Comme les feuilles au vent d'automne
Poursuivent, poursuivent leurs couronnes,
Comme la neige en décembre
Se fait belle dans l'ombre,
Comme l'au légère
Fait chanter la terre,
Comme la pomme au soleil
Fait briller son rouge vermeil,
Vous passez et repassez
Temps, sans vous lasser,
Vos faces enchanteresses
Mais non pas chasseresses,
Afin de maintenir l'ordre premier
Que vous fit en les cieux un être bien né.
Vous donnez à la vie, Temps
Le plus beau des chants,
Celui de la longévité
De la beauté, de la fécondité,
Trop bien suivit pourtant
Par votre voile imposant,
De larmes éternelles
Et de regrets rebelles,
Mais chantons la vie dans toute sa splendeur
Son éternité et sa grandeur,
De tout ce qu'elle possède en elle
De ses dons, de ses liens charnels,
Comme d'un être impalpable
Mystérieux et indéfinissable,
Qui nous regarde
Nous juge
Et nous condamne.
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Comme un rayon de soleil
Traversant une pièce
Tu traversas ma vie
O superbe chimère.
De ton regard brulant
Il ne reste nulle trace
Pas même l'éclair
De ta soudaine foudre.
Tu allais et venais
Heureuse comme le pinson
Tes gestes étaient délicats
Et ta démarche altière.
Nul ne pouvait te haïr
Tant ton charme était grand
Tu n'en abusais pas
C'était là toute ta force.
Tu es apparue comme le printemps
Beauté d'un moment
Seul ton souvenir a gardé ta place
Dans l'attente, qui sait, d'un regain d'antan.
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C'est au premier étage d'un immeuble de bureaux, dans un petit deux pièces, que vit depuis plus de quarante ans Julienne. Un grand hall d'entrée, immense, la loge du gardien adjacente n'est séparée que par une porte vitrée qu'on voit le plus souvent fermée. Cet ancien immeuble d'habitations à laissé place aux bureaux depuis quelques années.
Seule, rescapée de ce changement d'environnement, dans l'étroitesse de son chez elle, Julienne surveille les nouveaux visages qu'elle voit emprunter le palier. Sa porte est le plus souvent ouverte. Manière pour elle de voir le monde qui l'entoure et d'espérer rencontrer un sourire, entendre une parole qui lui fera oublier la solitude.
Seule, elle ne le fut pas autrefois. Du temps où son mari, commerçant de son état, avait loué cet appartement en face de sa boutique. Seule, elle ne le fut pas quand ses enfants parcouraient en se bataillant les quelques mètres carrés de leur pièce. La chambre de leurs parents semblait un tabernacle. On n'y entrait qu'en frappant ou en y étant invité. Alors le plus souvent, c'était sur le palier ou dans le hall qu'ils s'amusaient. Oui, elle fut heureuse ces années-là, quand leur fils revenu du régiment là-bas à Alger, posa la tête sur son épaule ; ou quand leur fille leur présenta son fiancé et que Dieu aidant, deux beaux enfants virent le jour.
Deux ombres au tableau ternirent son bonheur pourtant. La mort de son mari dans sa soixante-septième année et le fait qu'à trente-cinq ans, son fils n'était pas encore marié. C'est l'homme de la famille, la succession du nom qui coule dans ses veines. Elle le lui avant pourtant dit plus d'une fois, mais il ne semblait pas l'écouter ! Alors de guerre lasse, elle en prit son parti.
Et puis soudain la catastrophe. L'accident. Bêtement, comme tous les accidents de la circulation et l'hôpital. Six mois. La rééducation des jambes, longue, difficile et la souffrance sourde mais constante qui l'accompagne partout.
Il y a les enfants, pas ceux qu'elle a élevés, non, ceux-là n'existent plus ! Ceux qu'elle voit devant elle n'ont pas d'amour, pas de compassion, à peine de la pitié, mais surtout, oh oui ! Surtout de l'indifférence !
Les visites s'espacent, les montres indiquent toujours l'heure trop vite. Les recommandations sont pour la forme : »prends bien ton médicament » ; « fais attention à toi »
Mais la blessure la plus profonde, c'est ce soi-disant intérêt pour sa santé et ce grand désintérêt envers l'argent qu'elle cache dans son linge, là-bas dans son deux pièces. Ses bijoux qu'il faut mettre à l'abri des voleurs... Elle n'ose pas refuser, elle à peur de les perdre, eux, la chaire de sa chaire, alors elle donne ses clefs.
La guérison est enfin là. L'ambulance la ramène. Elle ne pourra surement jamais plus marcher normalement, mais aidée par des béquilles, elle avance. Elle retrouve son chez elle avec joie. Le bonheur la fait même pleurer. Elle avait si peur que l'hôpital la garde !
Elle en fait le tour, comme pour s'assurer que ce n'est pas un rêve. Alors fatiguée, elle s'effondre dans un fauteuil. Elle pense qu'elle est heureuse, mais elle sait que ce n'est pas vrai. Car personne ne l'attendait là, devant chez elle ! A-t-elle tant vieilli ? N'est-elle déjà plus qu'une ombre ?
Non. A la fin de la semaine son fils passe la voir. Il excuse sa sœur, trop de travail avec ses enfants ! Il rapporte les bijoux (sans grande valeur) et annonce à sa mère qu'il va lui éviter toute tracasserie administrative. Il lui suffit pour cela de signer ces papiers, là, sur la table, et il s'occupera de tout, même du loyer. C'est une mère aimante, elle n'ose pas lui demander les deux mille euros qui étaient cachés sous une pile de linge, et elle signe.
De ce jour, c'est vrai, elle ne s'occupe plus de rien !
Son fils lui a acheté une télé, pour qu'elle occupe ses journées ; sa fille lui a payé un four à micro-ondes pour qu'elle puisse faire chauffer les plats préparés qu'elle reçoit de mairie.
Mais elle lave toujours son linge à la main. La fenêtre laisse passer les courants d'air, la pluie descendant du toit a tachée le mur et le sol. Les peintures seraient à refaire. Quand elle en parle à ses enfants, au téléphone, ils lui répondent qu'ils n'ont pas le temps, ou encore, qu'ils ne vont pas ennuyer le propriétaire avec ça. Alors elle se tait. Son bonheur, le seul qui lui reste, ce sont ces visages, ces voix qui font partie d'elle-même.
Dans sa solitude elle ne s'ennuye pas, car elle se rappelle les faits de son existence. Elle revoit année après année cette vie qui fut la sienne. Elle se dit que peut-être, un jour, ses enfants comprendront...
Pour elle, il est déjà trop tard. Demain peut-être, elle ne sera plus. Elle ne regrettera que l'Amour en ce bas monde. Mais elle sourit dans l'obscurité de sa chambre, car elle sait que bientôt, elle découvrira dans l'infinie blancheur des nuages, la beauté des anges !
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Le chemin de pierres.
Il est là quelque part au bord de cette route. Je le vois, ça y est. Toujours aussi clair, aussi pourvu de pierres que la dernière fois ou nous l'avons emprunté, toi et moi. Je me rappelle de ton rire, de tes clins d'œil malicieux lorsque nous parlions de notre avenir, de nos enfants... tout n'était que bonheur et joie.
Mais voilà, aujourd'hui, je suis seul à le parcourir notre petit chemin de pierres. Il serpente le long de cette colline pour terminer sur son faite. Là, la vue est magnifique, la nature dans sa plus pure expression me tends les bras. Tu n'es pas là. Tu ne le seras plus.
Notre petit chemin de pierres était trop raide pour tes jolis petons. Tu n'y cessais de t'y tordre les pieds en rouspétant sur ces maudits cailloux qui roulaient, roulaient, sous tes pas. Leur taille diverse t'énervait car il fallait toujours être sur tes gardes.
Alors voilà quand un autre t'a indiqué une belle route en asphalte, tu n'as pas hésité. Plus de problème pour tes petits pieds, plus de soucis de taille ou de roulement. Le rêve en sorte.
Je suis là sur notre petit chemin de pierres et je sais qu'il restera à jamais notre chemin'.
Je te souhaite le bonheur tant mérité sur ta jolie route. Un jour peut-être croiseras-tu de nouveau notre petit chemin de pierres...
Moi je vais redescendre vers la ville et oublier pour un temps les petits chemins de pierres, adieu mon cœur et que l'asphalte te guide sur la voie de l'amour !
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